Millésime 2013 dans le sud: Des sourires éclairés, sauf en Provence… Le Languedoc a le moral au zénith!
La Vallée du Rhône: Un visage plus digeste qu’à l’accoutumée…
Dans le vignoble rhodanien, le climat de ce millésime 2013 est au beau fixe même si, comme presque partout, on a vendangé nettement plus tard que d’habitude (entre 15 jours et 3 semaines selon les zones). Le style des vins s’oriente vers plus de légèreté et des équilibres qui s’éloignent des degrés élevés. Paradoxalement, nous pouvons pour ce millésime évoquer la fraîcheur des vins du sud…
Si les vignobles méridionaux s’en sortent avec les honneurs (Beaumes-de-Venise, Costières-de-Nîmes), surtout en rouge, la palme revient incontestablement aux appellations du nord de la vallée, là où la syrah a pu donner toute sa mesure. À prix restés somme toute accessibles, mon choix se porterait sur l’appellation Saint-Joseph.
La colline de Tain, dans ses meilleures expositions, a également répondu à l’attente des vignerons. Du côté des blancs, le viognier a vu ses rendements traditionnels déjà très bas s’abaisser davantage. En qualité, il apporte son lot de satisfactions. Les amateurs de condrieu ont des motifs de se réjouir, bien que la quantité ne soit pas au rendez-vous.
Mon conseil : Dans le nord de la vallée, Saint-Joseph en rouge, Condrieu en blanc.
Provence : Un manque d’éclat jusque dans les bouteilles…
Signe éclairant d’une année si contrastée, même la Provence a subi des soucis de maturités dans ce millésime 2013… C’est tout dire. La sanction semble presque sans appel pour des rouges assez maigres. Dans le secteur des Baux, j’ai rarement goûté autant de vins « squelettiques ». En cause, l’arrière-saison qui, contrairement à de nombreuses autres régions, n’a pu récupérer les retards de maturité.
Il se dit que les blancs provençaux sont remarquables en 2013. Je ne puis le confirmer, n’ayant pas eu l’occasion d’en goûter suffisamment.
Mon conseil: Grande prudence ! Attendre 2014 est une option à envisager sérieusement.
Languedoc et Roussillon : Le meilleur pour la fin, et de très bonnes nouvelles…
Clôturons ce tour d’horizon par la véritable cerise sur le gâteau que représente l’exceptionnelle réussite du Languedoc-Roussillon, dont le millésime 2013 est susceptible de s’inscrire dans les annales. Dans les secteurs de Fitou et Minervois, certains vignerons évoquent le meilleur millésime depuis plus de 20 ans… Les crus montpelliérains sont extrêmement séduisants. Équilibre, densité, fraîcheur, finesse de tanins, des vins juteux, sans lourdeur et croquants comme on en redemande. Cap sur les environs de Montpellier, Béziers et Carcassonne car dans le croissant languedocien, rares sont les déceptions en 2013!
Pour le Roussillon, le bilan est également au beau fixe, malgré des volumes qui sont restés faibles. Les rouges que j’ai goûtés m’ont paru nettement plus digestes et aériens qu’à l’accoutumée. Quant aux blancs secs, il se murmure qu’ils représentent des achats prioritaires, livrant des bouches énergiques et épurées. Les Vins Doux Naturels répondent à l’attente, par une vigoureuse fraîcheur.
Mon conseil : Faugères, St Georges d’Orques et Minervois pour le Languedoc, les Vins Doux naturels et les blancs secs du Roussillon, pour leur joyeuse vivacité !
Pour clôturer ce tour de France du millésime 2013, je vous fixe rendez-vous demain. Cette année si controversée s’avère riche en enseignements. Nous tenterons d’en dégager l’essentiel et de comléter les nuances apportées par les différentes analyses de cette semaine. .
Q.
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