Millésime 2013 à Bordeaux : Virer au blanc est un choix raisonnable…
La jolie réussite du cépage sauvignon qui a su offrir aux vins secs une vivacité appréciable et celle, peut-être encore plus éclatante, des liquoreux de la rive gauche, rafraîchis par une joyeuse tonicité, peinent à égayer un tableau dominé pour ce millésime 2013 par la grande désillusion (cette fois prévisible) provoquée par les vins rouges. En cause, la pluie, le froid et des soucis de maturité. Un climat de désolation a régné en Gironde…
Goûts herbacés, bouches minces et sèches en pagaille, je cherche encore de vraies émotions positives dans une année que je conseille de ne pas encaver trop longtemps. Ceux qui ont fait preuve d’excès dans les élevages ont mis en relief la maigreur initiale de la majorité des moûts… Comme toujours, vous trouverez dans chaque appellation des vignerons qui ont compris et accepté la délicatesse du millésime, n’hésitant pas à adapter leurs pratiques en conséquence. A ceux-là, nous pouvons rendre hommage car le défi était de taille.
Ne nous voilons pas la face, pour les rouges, c’est globalement une année à oublier sans états d’âme, la pourriture grise ayant causé des ravages à peu près partout. Ce ne sont pas des vins de garde. S’il faut choisir, cap sur la Rive Gauche car le merlot a vraiment souffert dans le Libournais.
Mon conseil : Si vous en êtes friands, encavez les liquoreux de Barsac et Sauternes. C’est leur année. En rouge, c’est la bouteille à encre… diluée. Je ne pourrais conseiller une appellation en particulier.
Sud-Ouest : Prudence, mais quelques éclaircies dans un ciel bien sombre…
À l’image de l’éparpillement des vignobles de cette grande entité, les résultats sont très diversifiés. Le bilan global rejoint le triste tableau d’une grande partie de l’Hexagone. Le millésime 2013 est une petite année dans le Sud-Ouest.
En rouge, le merlot s’est retrouvé en difficulté (comme chez les voisins du Libournais), ce qui a placé le Bergeracois dans une situation délicate. En revanche, le tannat a bien résisté. Dès lors, parmi les rares réussites de ce millésime 2013, nous retrouvons deux appellations qui lui font honneur : Madiran (dégustations plutôt convaincantes, dans un style plus aérien que d’habitude) et Irouléguy. On peut aussi citer le vignoble gaillacois. Ailleurs, les résultats semblent très hétéroclites. Des réussites individuelles mais peu de secteurs à conseiller dans leur ensemble.
En blanc, un destin similaire à celui du Bordelais. On trouve ici de belles réussites, avec des vins secs plus fringants qu’à l’accoutumée mais surtout, des vins doux et liquoreux opulents et vifs à la fois. Quand le champignon accable le raisin noir, il porte souvent le blanc vers l’état de nectar. Destins croisés…
Mon conseil : En blanc doux, Haut-Montravel et Saussignac, voire Jurançon. En rouge, Madiran.
Pour notre prochaine étape, nous explorerons le sud, depuis les portes méridionales de Lyon jusqu’à la Méditerranée, puis prolongerons le voyage en traversant le Languedoc et le Roussillon, vers la frontière espagnole de la « France catalane ». De bonnes nouvelles en perspective. Enfin, penseront certains, et ils auront raison…
A demain !
Q.
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