Millésime 2013 : La Bourgogne et la Vallée de la Loire

Millésime 2013 en Bourgogne: L’année de tous les dangers…

Dans cette région, le problème est moins posé par le choix des vins à acheter que par les volumes mis en vente, qui influencent inévitablement le prix demandé pour les acquérir. La Bourgogne, lourdement victime depuis plusieurs millésimes d’une baisse de rendement forcée par les éléments climatiques, manque de vin et ne sait répondre à la demande. L’envolée des prix est quasi inévitable, pour des qualités honnêtes sans plus.

J’ai encore en mémoire le désolant spectacle de l’an passé des vignes de Pommard, Volnay et Beaune notamment, hachées en quelques minutes par la grêle, qui laissait augurer des horizons bien sombres. Solidaire, ma voiture avait à l’époque tenté de rendre l’âme sur la petite route qui sépare deux premiers crus: « Les Charmots » et « Les Grands Epenots ». Mais moi, j’ai pu réparer… L’infortune des vignerons locaux fut bien plus lourde de conséquences.

vigne grêle pommard
Après la grêle à Pommard – © V. Roelandt
quitou pommard
© V. Roelandt

 

 

 

 

 

 

 

La Bourgogne a payé un très lourd tribut au déchaînement des cieux. Compte tenu de ceci, on ne peut que saluer le niveau qualitatif de la production, signe du talent et du courage des vignerons bourguignons.

En blanc, le Chablisien fait la grimace. C’est la principale victime des caprices de la météo (soucis de maturité), avec la Côte de Beaune, très lourdement grêlée. Pour trouver des blancs francs et mûrs, mieux vaut filer vers le sud et retrouver cette dernière dans les secteurs globalement épargnés (Meursault, Chassagne) mais aussi la côte chalonnaise. Rully et Montagny me paraissent représenter de belles opportunités. Je n’ai pas goûté suffisamment de vins du Mâconnais pour émettre un avis mais il apparaît que là comme ailleurs, il a fallu beaucoup trier…

meursault - domaine Bouzereau
© V. Roelandt

En rouge, sans atteindre la qualité du millésime précédent, les vins de la Côte de Nuits tirent leur épingle du jeu, présentant des touchers de textures délicats et des équilibres appréciables. La météo y a été plus favorable. Pour la Côte de Beaune, j’opterais pour Santenay dont le millésime a nuancé la rigidité habituelle.

Mon conseil : en blanc, Meursault et en version moins onéreuse, Rully et Saint-Aubin. En rouge, Santenay et Nuits-Saint-Georges. A moindre coût, Fixin.

Soutenir les vignerons sinistrés dans les appellations suivantes en achetant leurs faibles volumes : Volnay, Pommard, Pernand-Vergelesses, Savigny-lès-Beaune.

 

La vallée de la Loire: Jongler dans les appellations et passer entre les gouttes…

Clos de La Poussie et Bué à Sancerre
Sancerre – Le Clos de La Poussie et le village de Bué – © V. Roelandt

Pour trouver des raisons de conserver son optimisme dans le vignoble ligérien, c’est dans le Centre qu’il faut se rendre. En blanc, le Pouillyssois et le Sancerrois vous attendent avec de généreuses réussites, qui contrastent fortement avec l’infortune des vignerons tourangeaux ou angevins notamment. De Tours aux portes de l’Atlantique, le ciel est resté bien sombre dans ce millésime 2013. Pluies abondantes et grêle ont retardé les maturités et déclenché les maladies. Un peu comme en Alsace, le choix du moment de la vendange a été un facteur crucial de réussite. Passer entre les gouttes et prendre le risque d’attendre une meilleure maturité, par temps instable. Tel était le défi posé aux vignerons. Métier facile pensent certains…

Ici encore plus qu’ailleurs, c’est l’année des acteurs de la vinification avant d’être celle du raisin, qui dans certains vignobles, ont été peu nombreux à rentrer au chai (Vouvray notamment).

En rouge, les dégustations de Bourgueil et St-Nicolas révèlent une grande hétérogénéité, bien compréhensible. En revanche, dans la patrie de François Rabelais à Chinon, le cabernet franc a fait face à l’adversité.

chinon
© V. Roelandt

Mon conseil : en blanc, Sancerre (les secteurs des Monts Damnés et de la côte de Chavignol ont donné de beaux résultats). Les amateurs de liquoreux angevins seraient bien avisés d’attendre des jours meilleurs. En rouge, Chinon, pour des vins concentrés (rendements diminués par les caprices météorologiques) et aptes au vieillissement en cave.

Soutenir l’appellation Vouvray, largement dévastée par la grêle…

A demain pour une expédition vers l’Aquitaine! Sous la loupe, Le Grand Sud-Ouest et le Bordelais.

Q.

Pour en savoir plus sur les orages de grêle qui ont frappé Vouvray, voir ce précédent billet de mon blog.

Pour mesurer ce qui a frappé la Côte de Beaune, c’est par ici


4 réponses à “Millésime 2013 : La Bourgogne et la Vallée de la Loire”

  1. Bonjour Jean Christophe,

    Un grand merci pour cette série « le millésime 2013 by Quitou » qui est palpitante et qui nous met l’eau à la bouche, je devrais plutôt dire nous met le vin à la bouche! on attend chaque soir ,avec impatiente, l’épisode suivant.

    C’est encore mieux qu’une série T.V. car les commentaires nous permettent de laisser notre imagination d’oenologue amateur prendre le dessus.

    Bonne journée.

    Gildo.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.